Histoire du village
Légende de Saint Martin
« Le manteau
L’historien fait reposer son investigation sur le témoignage d’un contemporain de saint Martin, auteur de sa vita, Sulpice Sévère. Or la critique moderne a de plus en plus tendance à tenir ce récit pour suspect sur le plan historique. Sulpice Sévère emprunte – comme c’est souvent le cas en hagiographie qui n’est finalement qu’un genre littéraire, qu’un exercice d’écriture comme un autre – des faits merveilleux à d’autres vies de saints antérieures, celles de saint Antoine par exemple.
De plus, il y a nécessité pour l’occident du V ème siècle d’une part, à se fabriquer l’image d’un grand saint fédérateur, et pour les évêques de Tours d’autre part, à attirer vers eux de nombreux pèlerins. Saint Perpétue (461-494) fait construire dans ce but une basilique pour abriter le tombeau du saint, canonisé sans jamais avoir été martyrisé, ce qui n’est pas la règle à l’époque. Dès lors la renommée de saint Martin s’accroît. Il se met même à servir les ambitions politiques de Clovis quiprend le relais des rois mérovingiens lesquels vouaient à la « chape {cape} de saint Martin », une véritable « dévotion superstitieuse » au point de lui construire un sanctuaire au nom évocateur, capella d’où le mot chapelle. Clovis conforte cette relation politique à saint Martin en donnant abondamment à l’église Saint-Martin de Tours et en initiant l’important concile d’Orléans en 511. »
Source : « Halloween » de Bernard Coussée
Hardifort